… qui a le mérite d’être sincère.
Cher réseau,
Je tiens à prendre un moment pour vous adresser un message particulier et jeter ainsi mes pensées un peu en vrac et surtout à vif dans l’Agora pouvant laisser la place à débats si vous le désirez !
Vous appartenez pour la plupart (de près ou de loin) à la grande famille des métiers de l’accompagnement des déficient·e.s visuel.le.s.
Inclusion, vous avez dit inclusion ?
Le devoir d’inclusivité semble être tendance dans le monde politique de notre cher pays, or, à mesure que les politiques publiques avancent à priori vers “le mieux” concernant la reconnaissance des personnes handicapées, l’intendance a de plus en plus de mal à suivre le rythme. De fait, l’accessibilité n’est pas toujours une politique prioritaire pour les collectivités et donc au sein des structures qui les composent. Pire, ça l’est souvent de moins en moins, alors même que cela devrait être la première chose à évaluer et à prendre en compte. Ainsi, le fossé se creuse entre les trois champs politiques qui sont ceux de la politique publique, de la politique territoriale et de la politique de terrain.
Travaillant au sein de ce troisième champ, je me rends compte un peu plus chaque jour que, pour réussir, les cadres juridiques et les grandes lois mise en œuvre au niveau national ne suffisent pas à l’inclusion. C’est donc à nous tous·es de faire valoir leurs droits aux jeunes en situation de handicap en allant au front et en engageant une sorte de militantisme.
Il est crucial de reconnaître les défis auxquels sont confrontés les étudiant·e·s déficients visuels dans leur parcours éducatif et de militer pour une meilleure reconnaissance du handicap dans l’enseignement post-bac. Le critère de l’accessibilité ne devrait pas être pour eux un critère de décision de poursuivre leurs études supérieures car avec un accompagnement efficace ils peuvent parfaitement surmonter les difficultés et atteindre leurs objectifs comme n’importe qui d’autre.
La première chose à garder à l’esprit est que chaque personne déficiente visuelle est unique. Les niveaux de vision, les besoins et leurs moyens de compensations peuvent varier considérablement et il est donc essentiel de communiquer ouvertement avec l’étudiant·e accompagné·e et de comprendre ses préférences et ses limites. Ne nous méprenons pas, je ne pars pas en guerre, bien au contraire, contre les avancées rapides des process et techniques de compensation du handicap et de l’adaptation des contenus pour ce qui me concerne mais je garde à l’esprit que mon métier fait encore partie (mais pour combien de temps ?) du corps médico-social et donc des valeurs sur les rapports humains.
Ainsi, en tant que transcripteur-adaptateur, soutien technique ne rime pas avec assistanat et j’encourage systématiquement l’autonomie de l’étudiant·e.
En l’aidant à développer des compétences pratiques j’essaie de l’encourager à être indépendant·e et à explorer de nouvelles opportunités.
Il est également important d’être attentif et empathique envers les émotions de l’étudiant·e. La perte de vision peut être une expérience émotionnelle difficile, et il est essentiel de leur offrir un service sécurisé afin que les modalités d’accès aux contenus ne soit pas un sujet prédominant. Être patient et prêt à écouter, multiplier les encouragements et apporter un soutien moral lorsqu’il·elle en a besoin fait pleinement partie de mon unicité professionnelle.
Je soutiens aussi les étudiant·e·s dans leurs objectifs académiques. En me familiarisant avec les ressources et les aménagements disponibles dans le domaine universitaire, je travaille en étroite collaboration avec les professionnel.le.s pédagogiques.
Ainsi, mon engagement envers les étudiant·e·s déficients visuels dépasse bien souvent mes seules compétences techniques et je me retrouve parfois loin de mes missions premières.
Aujourd’hui, je reste profondément convaincu que c’est ensemble que nous pouvons créer un environnement inclusif où chaque individu aura la possibilité de réaliser son plein potentiel. Nous jouons tous·e·s à un certain niveau, un rôle essentiel dans l’épanouissement et la réussite scolaire et professionnelle de chaque jeune déficient·e visuel·le.
Merci pour cette lecture et à bientôt pour une collaboration au service de l’inclusion.
Yann R.
Transcripteur-Adaptateur professionnel militant
sées un peu en vrac et surtout à vif dans l’Agora pouvant laisser la place à débats si vous le désirez !
Vous appartenez pour la plupart (de près ou de loin) à la grande famille des métiers de l’accompagnement des déficient·e.s visuel.le.s.
Inclusion, vous avez-dit inclusion ?
Le devoir d’inclusivité semble être tendance dans le monde politique de notre cher pays, or, à mesure que les politiques publiques avancent à priori vers “le mieux” concernant la reconnaissance des personnes handicapées, l’intendance à de plus en plus de mal à suivre le rythme. De fait, l’accessibilité n’est pas toujours une politique prioritaire pour les collectivités et donc au sein des structures qui les composent. Pire, ça l’est souvent de moins en moins, alors même que cela devrait être la première chose à évaluer et prendre en compte. Ainsi, le fossé se creuse entre les trois champs politiques qui sont ceux de la politique publique, de la politique territoriale et de la politique de terrain.
Travaillant au sein de ce troisième champ, je me rends compte un peu plus chaque jour que, pour réussir, les cadres juridiques et les grandes lois mise en œuvre au niveau national ne suffisent pas à l’inclusion. C’est donc à nous tous·es de faire valoir leurs droits aux jeunes en situation de handicap en allant au front et en engageant une sorte de militantisme.
Il est crucial de reconnaître les défis auxquels sont confrontés les étudiant·e·s déficients visuels dans leur parcours éducatif et de militer pour une meilleure reconnaissance du handicap dans l’enseignement post-bac. Le critère de l’accessibilité ne devrait pas être pour eux un critère de décision de poursuivre leurs études supérieures car avec un accompagnement efficace ils peuvent parfaitement surmonter les difficultés et atteindre leurs objectifs comme n’importe qui d’autre.
La première chose à garder à l’esprit est que chaque personne déficiente visuelle est unique. Les niveaux de vision, les besoins et leurs moyens de compensations peuvent varier considérablement et il est donc essentiel de communiquer ouvertement avec l’étudiant·e accompagné·e et de comprendre ses préférences et ses limites. Ne nous méprenons pas, je ne pars pas en guerre, bien au contraire, contre les avancées rapides des processe et techniques de compensation du handicap et de l’adaptation des contenus pour ce qui me concerne mais je garde à l’esprit que mon métier fait encore partie (mais pour combien de temps?) du corps médico-social et donc des valeurs sur les rapports humains.
Ainsi, en tant que transcripteur-adaptateur, soutien technique ne rime pas avec assistanat et j’encourage systématiquement l’autonomie de l’étudiant·e.
En l’aidant à développer des compétences pratiques j’essaie de l’encourager à être indépendant·e et à explorer de nouvelles opportunités.
Il est également important d’être attentif et empathique envers les émotions de l’étudiant. La perte de vision peut être une expérience émotionnelle difficile, et il est essentiel de leur offrir un service sécurisé afin que les modalités d’accès aux contenus ne soit pas un sujet prédominant. Être patient et prêt à écouter, multiplier les encouragements et apporter un soutien moral lorsqu’il en a besoin fait pleinement partie de mon unicité professionnelle.
Je soutiens aussi les étudiant·e·s dans leurs objectifs académiques. En me familiarisant avec les ressources et les aménagements disponibles dans le universitaire, je travaille en étroite collaboration avec les les professionnel.le.s pédagogiques.
Ainsi, mon engagement envers les étudiants déficients visuels dépasse bien souvent mes seules compétences techniques et je me retrouve parfois loin de mes missions premières.
Aujourd’hui, je reste profondément convaincu que c’est ensemble que nous pouvons créer un environnement inclusif où chaque individu aura la possibilité de réaliser son plein potentiel. Nous jouons tous·e·s à un certain niveau, un rôle essentiel dans l’épanouissement et la réussite scolaire et professionnelle de chaque jeune déficient·e visuel·le.
Merci pour cette lecture et à bientôt pour une collaboration au service de l’inclusion.
Yann R.
Transcripteur-Adaptateur professionnel militant